Lundi 11 Juillet 2011
Il faisait beau, le soleil brillait et la chaleur était écrasante. Axelle aimait l'été, elle aimait quand il faisait trop chaud pour sortir et elle aimait quand elle pouvait sortir en robe sans craindre une averse. Mais ce qu'elle appréciait le plus, c'était que ses vacances commençaient aujourd'hui ! Elle avait laissé la direction du café à une des plus ancienne employées sur qui elle pouvait compter pour assurer la gestion. Elle pouvait donc profiter de son mois d'été tranquillement. Bien sur, elle ferait de temps en temps un saut au Café, après tout c'était son foyer, son trésor, elle ne pouvait pas imaginer de l'abandonner un mois entier sans aucune surveillance. Mais en attendant de sentir le manque que lui procurait toujours l'éloignement,elle comptait bien profiter pleinement du beau temps et de sa liberté.
L'appel de la plage était fort bien sur mais la perspective de devoir partager son coin de sable et de soleil avec autant de monde la rebutait un peu et après avoir passé presque 6 mois dans un café plein a craquer, la kemonimimi avait envie d'un peu de calme et de solitude. C'est donc le sac à l'épaule qu'elle prit la direction d'Ujisawa. Elle avait entendu parlé du lac des larmes sacrées mais n'y avait jamais mit les pieds. Les chances de rencontrer une créature dangereuse étaient assez faibles et aujourd'hui, elle se sentait assez intrépide pour tenter le coup.
Le trajet se déroula sans encombre et le chemin pour se rendre au lac était relativement simple à suivre, une fois muni des bons conseils et d'un peu de sens de l'orientation. Axelle n'était une experte pour ce qui était de survivre dans la nature mais elle en savait assez pour se déplacer sans trop de mal en forêt. La promenade valait le coup d’œil, sous le soleil la moindre feuille était d'un éclatant vert émeraude. Habillée d'un short et d'un simple débardeur blanc, la demoiselle prenait son temps, son sac nonchalamment jeté en travers de son épaule. Elle semblait connaître la forêt sur le bout des doigts et y régner en maîtresse incontestée étant donnée sa démarche assurée et tranquille. Il n'en était rien bien sur mais c'était toujours comme ça avec elle: où qu'elle aille c'était comme si elle se promenait dans son salon, avec cet air de royauté somnolente.
Le lac était un endroit de toute beauté. Les rayons du soleil dansaient à travers les frondaisons qu'une brise chaude agitait et chaque fois que l'un d'eux caressait la surface cristalline de l'eau, c'était comme si une myriade de diamants étincelait. Le bleu pur de l'eau tranchait avec le vert tendre de l'herbe et de la mousse qui poussait tout autour. Quelques roseaux et fleurs de nénuphar paraient le lac d'une note romantique à laquelle personne ne pouvait résister. On imaginait sans mal qu'un tel lieu puisse être le fruit d'un chagrin d'amour. Axelle fut étonnée de la surface que couvrait le lac car même s'il était en plein milieu d'une forêt, il lui faudrait un bon moment pour le contourner et rejoindre l'autre rive. On racontait que l'endroit était avant un cratère, remplit par les larmes d'une nymphe. Peut-être le temps avait-il fait son œuvre en aplatissant le terrain ? Quoi qu'il en soit, il ne restait plus vraiment de trace d'un quelconque cratère aux yeux de la jeune femme. Avec un soupir de soulagement, elle se trouva un coin entre les racines d'un gros arbre pour s'assoir et poser ses affaires. Il n'y avait pas la moindre bête en vue et ni son ouïe ni son odorat ne lui signalait de présence dangereuse. Elle était seule en compagnie du chant des oiseaux.
Assise dans l'herbe, le dos contre le tronc, la demoiselle ferma les yeux et laissa flotter son esprit dans les brumes apaisante du sommeil. Une petite sieste en début d'après-midi, ça c'était des vacances. Mais avant que Morphée ne vienne la cueillir, elle prit soin de retirer ses chaussures pour mieux profiter du contact frais de l'herbe. A sa ceinture pendait le petit fourreau de son couteau. Il ne fallait pas trop prendre cette forêt à la légère, face à une créature agressive elle se retrouverait un peu démunie sans lui.
Bientôt elle perdit la notion du temps et sombra dans le sommeil. Le vent caressait sa peau avec douceur et le bruissement des feuilles la berçait. Tout était parfait. Mais c'était ce qu'on appelle le calme avant la tempête. Une heure après son arrivée, Axelle fut réveillée par des grognements sourds. Elle ouvrit un œil, prit conscience du bruit et se redressa vivement. Sur la rive du lac, à une dizaine de mètres à sa droite, un gros Locathah montrait les crocs. Si la jeune femme n'en avait jamais vu en vrai, elle c'était cependant renseigné avant de venir. On l'avait mit en garde contre plusieurs créatures dont elle s'était fait un devoir de retenir le nom et la description sommaire. Celui-ci ressemblait à un lézard géant avec des barbillons et de grandes dents. La carapace verte sombre qui couvrait son corps semblait impénétrable et il avait l'air de mauvaise humeur.
« Ce que j'en ai de la chance ! Moi qui pensais être tranquille...J'ai peut-être été trop optimiste. » marmonna la petite neko en se relevant doucement.
La fourrure de sa queue était toute ébouriffée et ses pupilles s'était arrondis, captant un maximum de lumière. Tout lui apparaissait dans les moindres détails, rien n'échappait à son regard. Pourtant, elle ne voyait pas de solutions: attaquer semblait inutile et partir en courant était la chose la plus stupide à faire. Pour autant, elle ne comptait pas rester plantée là comme une botte de radis !
Choisissant à sa place, le Locathah siffla et la chargea. Au dernier moment, Axelle bondit en avant, prit appui à deux mains sur la tête du lézard et effectua un joli saut en demie lune au-dessus de la bête pour atterrir dans son dos. 10/10 en gymnastique ! Qui a dit que le saut de cheval ne servait à rien en dehors des cours de sport ? Furieux d'avoir raté son attaque, le Locathah fit volte face, prêt à repartir.
« Je suis dans de sales draps moi... »